bio + à propos

Née en 1991 à Toulouse, France.

Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2021 et a étudié à la Kyoto City University of Arts (Japon) - Département de céramique en 2020.

Je vis et travaille entre le Nord Finistère (Bretagne) et Paris où j’ai longuement partagé un atelier avec l’artiste Vincent Laval à Poush (Clichy + Aubervilliers).

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(FR) Ma pratique inclut la photographie, la sculpture et l’installations. Mes oeuvres questionnent nos relations passées, présentes et futures avec la Nature et les autres êtres vivants et non-vivants qui nous entourent. Ces questionnements me mènent à de multiples réflexions, plus récemment à propos de la disparition actuelle des animaux et des insectes. Je demeure à la recherche de lignes épurées, oscillant entre une esthétique proche de la pensée japonaise et des images oniriques plus personnelles.

Formée à la céramique traditionnelle japonaise à Kyoto, j’entretiens une connexion profonde avec le Japon et la culture japonaise. En tant que potière, je dessine et produis également des objets fonctionnels.

(EN) My practice includes photography, sculpting, creating installations. I question our past, present and future relationship with Nature and the other living and non-living things around us. That leads me to many different paths, more recently interrogating feelings and facts related to the disappearance of animal and insect species. I remain in search of pure lines, oscillating between a minimal aesthetic close to Japanese thought and a more dreamlike approach.

Trained in traditional Japanese ceramics in Kyoto, I do have a deep connection with Japan and Japanese culture. As a potter, I also design and make functional objects.

acquisitions

Fondation Thalie, Bruxelles __ photographie Pulse __ 2022

textes

(FR) Sur cette photographie de Mathilde Cazes, les oreilles d’un lapin apparaissent comme deux délicates ailes de papillon : nervurées comme des feuilles d’arbre, elles sont conjointement graciles et fougueuses. Au Japon, où elle a séjourné, elle a pu notamment photographier les lapins qui habitent par centaines l’île d’Ōkunoshima (au large d’Hiroshima), métaphores de la résilience dans cette terre qui produisit autrefois du gaz destiné à être utilisé lors de guerres chimiques. Il faut voir cette image comme une introduction idéale à son travail, qui oscille constamment entre la mélancolie de potentielles disparitions, et une défense passionnée du vivant.

Dans l’inventaire que l’artiste entend faire des folies humaines, la tension entre un découragement face aux décisions mortifères et un espoir de lendemains possibles est omniprésente. Les déchets domestiques en plastique qu’elle photographie en noir et blanc, à moitié ensevelis dans le sable de plages japonaises, s’apparentent à des coquillages aux contours nettement dessinées. De grandes flammes blanches en papier clair évoquent les mégafeux sous une forme fantomatique, ressemblant à une forêt pétrifiée. Et une fragile maison, dont seules les arêtes des murs et du toit subsistent, tient sur des fondations chancelantes. À travers ses œuvres, Mathilde Cazes semble poser la même question, par des chemins détournés : comment habiter aujourd’hui notre maison commune ? Le péril guette, bien sûr, mais au loin, on entend le chant d’un grillon solitaire : sur les ruines ou après les cendres, la vie peut réapparaître.

—— Camille Paulhan, critique d’art / 2021, à propos de l’exposition personnelle “ces herbes folles”